60ème session de la Commission des Droits de l’homme : le déficit de démocratie au Togo évoqué
Le 26 mars 2004, publié sur ufctogo.comLa Commission des droits de l’homme tiend sa soixantième session au Palais des Nations, à Genève, du 15 mars au 23 avril 2004.
La Commission est le principal organe du système des Nations Unies dans le domaine des droits de l’homme. Créée en 1946 par le Conseil économique et social des Nations Unies et composée de 53 États membres, elle mène des études, prépare des recommandations et élabore des projets d’instruments internationaux concernant les droits de l’homme. Elle peut également enquêter sur des allégations concernant des violations des droits de l’homme.
Poursuivant ses travaux, la Commission des droits à consacré les débats de ce jour ( 25 mars 2004) sur la question de la violation des droits de l’homme où qu’elle se produise dans le monde en entendant les représentants de quinze gouvernements et de dix organisations non gouvernementales. Plusieurs pays ont en outre exercé leur droit de réponse en fin de séance.
Plusieurs pays ont dénoncé la politisation des débats à laquelle l’examen de cette question donne lieu au sein de la Commission. Aucun État ne peut se prévaloir d’une situation parfaite en matière de droits de l’homme, a-t-il d’ailleurs été maintes fois rappelé. Un intervenant a déploré la fausse perception, qui est véhiculée par les pays développés, qui désigne systématiquement les pays en développement comme responsables de violations des droits de l’homme. Les pays en voie de développement, en proie à des difficultés matérielles que les pays du Nord ont surmontées depuis longtemps, devraient être soutenus, a souligné une délégation. Étant donné la rareté chronique des ressources, il est déplacé d’espérer voir les pays Des organisations non gouvernementales ont quant à elle insisté sur l’importance que revêtent, en matière de promotion des droits de l’homme, les droits à l’éducation et à la santé. Elles ont notamment évoqué l’importance des questions de droits de l’homme dans les processus de reconstruction de pays touchés par des conflits ou des crises.
Les représentants des pays suivants sont intervenus : République du Congo, Pakistan, Liban, Nouvelle-Zélande, Norvège, Canada, Nicaragua, République centrafricaine, Azerbaïdjan, Malaisie, Syrie, République populaire démocratique de Corée, Bélarus, Chypre et Israël.
Ont également pris la parole les représentants des organisations non gouvernementales suivantes : Dominicains pour justice et paix, au nom de plusieurs organisations non gouvernementales* ; Association of World Citizens, également au nom de World Education ; Fédération internationale d’Helsinki pour les droits de l’homme ; Fédération mondiale de la jeunesse démocratique, au nom également de l’Organisation de solidarité des peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine ; Organisation mondiale contre la torture ; Communauté internationale baha’ie ;
Franciscain International ; Commission internationale de juristes ; Fédération internationale des ligues des droits de l’homme ; Human Rights Watch ; et Amnesty International.
L’Ouzbékistan, l’Arménie, l’Arabie saoudite, le Soudan, le Zimbabwe, la Chine, le Viet Nam, la Turquie, la République populaire démocratique de Corée, la Syrie, le Liban, Cuba, le Togo, l’Inde, le Népal, l’Azerbaïdjan, l’Indonésie, le Nicaragua, le Pakistan ont exercé leur droit de réponse.
MME ALESSANDRA AULA (Franciscain international) a déclaré que le Gouvernement du Togo entravait systématiquement les progrès de la démocratie. La liberté de la presse y est menacée, les défenseurs des droits de l’homme y sont victimes de harcèlement et d’intimidation. Le Togo n’a toujours pas présenté son rapport devant la Commission contre la torture, bien que le pays ait ratifié la Convention contre la torture. Le Gouvernement doit notamment inviter au plus tôt le rapporteur spécial sur la torture à se rendre dans le pays et à lui garantir un accès libre aux individus et aux communautés. En Papouasie indonésienne, des milices ont commis de graves violations des droits de l’homme, a aussi dénoncé la représentante. La désignation du nouveau chef de la police locale est aussi sujette à caution, étant donné son passé douteux en matière de droits de l’homme. L’État indonésien doit, entre autres mesures, mettre un terme à la création de milices paramilitaires qui alimentent les conflits et ratifier le Pacte international sur les droits civils et politiques.
MME NAKPA POLO (Togo) s’est déclarée choquée de ce que Franciscains international s’acharne contre son pays. En effet, la modification en 2002 de la loi sur la presse ne visait qu’à décourager, et le cas échéant punir, les personnes qui souhaitent s’adonner à la diffamation. Dans tous les États, les auteurs de tels actes sont soumis aux dispositions légales et le Togo ne fait pas exception à cette règle. Par ailleurs, le département de la communication du Togo a fait d’importants efforts de dialogue avec les membres de la presse. Il n’y a pas de détenus pour délit de presse, et le Togo ne détient d’ailleurs personne au secret. D’autre part, le Gouvernement du Togo, a fait valoir la représentante, a présenté, en 2002, son rapport sur les droits civils et politiques, entre autres mesures de collaboration avec les mécanismes des Nations Unies.
Lire le communiqué :
http://www.unog.ch/news2/documents/newsfr/cn04023f.htm