7 étudiants arrêtés par les forces de sécurité au cours d’une manifestation
Le 1er juin 2001, publié sur ufctogo.comLes forces de l’ordre ont arrêté sept étudiants samedi à Lomé lors d’une manifestation organisée par une association estudiantine, a-t-on appris de sources concordantes dans la capitale togolaise.
Les organisateurs de la manifestation avaient commencé à se rassembler devant un grand marché de Lomé aux environs de 07H00 quand des agents de la police nationale sont arrivés sur les lieux dispersant les manifestants à l’aide de gaz lacrymogènes.
"Les problèmes estudiantins se règlent sur le campus universitaire et non dans les marchés de Lomé ou sur la voie publique" a déclaré à l’AFP le général Sizing Walla, ministre togolais de l’intérieur, qui a confirmé le nombre des arrestations.
La manifestation, qui devait emprunter les grandes artères de la capitale, a commencé par des coups de sifflets des étudiants présents et des slogans revendicatifs liés aux problèmes que connaît l’université de Lomé.
"Non à la misère de l’étudiant togolais", "départ des forces de l’ordre du campus", "payez-nous nos bourses", pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants.
Les étudiants entendaient manifester pour réclamer la réintégration de deux de leurs leaders, l’arrêt de l’intrusion des forces de l’ordre sur le campus et le paiement de 16 mois d’arriérés de bourse et d’aides scolaires.
En début de semaine, le ministre de l’intérieur avait interdit la manifestation avertissant ceux qui s’y rendraient qu’ils en "assumeront l’entière responsabilité".
Les étudiants ont néanmoins maintenu leur marche pour samedi après que des échauffourées les aient opposés aux forces de l’ordre sur le campus, dans la nuit de mardi à mercredi.
"Le harcèlement des forces de l’ordre ne nous démobilisera pas. Nos revendications sont légitimes et nous irons jusqu’au bout" a indiqué à l’AFP un membre du Conseil des étudiants de l’université de Lomé (CEUL), le principal mouvement estudiantin.
L’université de Lomé vit depuis quelques semaines une crise aigue due principalement à l’accumulation des arrièrés de bourses. Une grève initiée par le CEUL se poursuit actuellement, les étudiants ayant estimé "insignifiant" le versement d’un mois d’arriérés de bourses annoncé par le président Eyadéma lors de sa visite au campus universitaire le 15 mai dernier.
Agence France-Presse (AFP), Lomé, Togo, 2 juin 2001