Portrait : Gilchrist Olympio, principal opposant togolais
Le 26 avril 2003, publié sur ufctogo.comGilchrist Olympio, de retour d’exil samedi à Lomé, et qui a annoncé mercredi sa candidature à l’élection présidentielle de juin prochain, est un farouche opposant au président togolais, le général Gnassingbé Eyadéma.
L’opposant historique a toujours affirmé avoir remporté l’élection présidentielle de 1998, à l’issue de laquelle le président Eyadéma avait entamé un second mandat.
Mais une nouvelle disposition du code électoral prévoit que tout candidat à l’élection présidentielle doit avoir résidé au Togo pendant au moins douze mois avant ce scrutin, ce qui exclut théoriquement Gilchrist Olympio de la course. M. Olympio n’est pas retourné au Togo depuis 1999 pour des "raisons sécuritaires" et a passé une grande période de sa vie en exil.
Plusieurs fois condamné à mort par contumace dans les années 80 pour "complot terroriste", son retour d’exil en juillet 1991 déclenche des manifestations de soutien populaire.
En 1992, il est blessé dans un attentat alors qu’il se trouve dans le nord du pays en tournée politique. Une mission d’enquête de la Fédération internationale des droits de l’Homme attribue alors l’embuscade à des éléments des forces togolaises et suspecte l’un des fils du général Eyadéma d’avoir commandité l’opération.
Né en 1935 à Lomé, il avait 27 ans au moment de l’assassinat de son père, l’ancien président Sylvanus Olympio. Il se réfugie alors en Côte d’Ivoire, pays dont il a acquis la nationalité. Son exil le mènera également au Ghana et en Europe.
Docteur en économie, il avait trouvé un emploi de fonctionnaire aux Nations unies, puis, de 1965 à 1974, au Fonds monétaire international (FMI). Depuis, il s’est reconverti dans les affaires et la gestion d’entreprises.
Héritier des "grandes familles" afro-brésiliennes qui ont constitué l’élite politique du pays, Gilchrist Olympio est un symbole pour les ethnies du sud qui se considèrent comme l’"intelligentsia" togolaise.
Forte carrure, visage rond, le candidat de l’Union des forces de changement (UFC) cultive le mystère, selon le leader d’un parti politique.
Marié à une Indienne, il est père d’une fille.
Agence France Presse (AFP)