Presse : L’incertitude sur le processus électoral largement commentée
Le 24 août 2001, publié sur ufctogo.comLe climat d’incertitude dans lequel se déroule actuellement le processus électoral en vue des législatives anticipées des 14 et 28 octobre 2001 au Togo est abondamment commentée par la presse de cette semaine.
"Carrefour", proche de l’opposition, se demande dans sa manchette "Que cache-t-on aux Togolais ? Le journal fait observer que si les "Togolais doivent aller aux urnes dans 7 semaines, l’assemblée nationale devait être dissoute depuis plus d’une semaine déjà". Il note que tous ceux qui s’attendaient à voir le président Eyadema dissoudre "son assemblée" le 14 août dernier ont dû déchanter.
Après avoir passé en revue des difficultés que rencontre la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dans la préparation de ce scrutin, notamment le manque de moyens financiers et le retard accumulé, le journal se pose la question de savoir si en l’état actuel des choses, on peut tenir les élections dans les délais.
Indiquant que rien n’est moins sûr, il fait remarquer que "les fichiers des listes électorales de 1998 qui devaient être révisées et corrigées auraient disparu, parce qu’ils auraient été détruits par une main obscure".
L’hebdomadaire conclut que "si ces informations sont avérées, on peut d’ores et déjà dire adieu aux élections législatives, du moins, aux dates prévues".
De son côté, "L’Evénement", également proche de l’opposition, titre : "Pour une reprogrammation des législatives anticipées, des experts de l’ONU au chevet du calendrier électoral".
Il annonce que "depuis la semaine dernière, des experts envoyés par les Nations Unies s’efforcent d’agencer de nouveau les choses en vue de proposer un nouveau calendrier pour la tenue des législatives".
Ce journal soutient "qu’il convient d’attirer l’attention de ces derniers sur les risques que court notre pays si les échéances sont renvoyées au-delà de cette année", expliquant que le fait de permettre au Togo de renouer avec la coopération internationale est aussi important que de se doter d’une nouvelle assemblée nationale.
Quant au journal "Le Soleil", proche du pouvoir, il banalise la question de la dissolution de l’assemblée nationale et titre : "En attendant la dissolution du parlement, tous à l’hémicycle pour remettre le baume au débat politique".
Il affirme que "le mieux pour nous tous à l’approche des échéances électorales est de nous concerter entre partis politiques pour débattre en plénière des questions cruciales pour l’avenir de notre pays : l’unité nationale qui est le fondement de toute nation souveraine et la vitalité de l’économie qui s’en suit".
Pour le journal, l’opposition doit plutôt "soutenir le dialogue avec la mouvance présidentielle sans préjugés".
"Tingo Tingo", également favorable au pouvoir, tranche pour sa part avec les autres et privilégie l’arrestation de 17 Nigérians de l’ethnie Ibo par la gendarmerie togolaise en titrant : "Démantèlement d’un réseau de voleurs et d’escrocs".
Le journal publie sur sa première page une série de photos des "malfaiteurs" et dans les pages intérieures, l’imposante quantité de matériel informatique et les voitures de luxe qu’ils utilisent.
Il affirme que c’est un grand réseau et invite la gendarmerie à "s’appliquer à l’écraser". Le journal interpelle à ce sujet l’ambassadeur du Nigeria au Togo, Bayo Yusuf, qui, dit- il, "se bat pour préserver l’image de ses compatriotes Ibos".
Il est d’autant plus paradoxal, note le journal, que "c’est au lendemain des meetings ou conférences de presse du diplomate que les Ibos frappent plus fort ou s’affichent beaucoup plus clairement dans le mal".
Agence PANAPRESS, Lomé, Togo