DEPECHE

Le chef de l’opposition togolaise dénonce la "complaisance" de la communauté internationale envers le pouvoir

Le 12 mars 2010, publié sur ufctogo.com

Une semaine après le scrutin présidentiel qui semble avoir reconduit Faure Gnassingbé à la tête du Togo, le principal candidat de l’opposition Jean-Pierre Fabre, qui revendique la victoire, s’en prend vendredi à la communauté internationale, "trop complaisante" envers le pouvoir togolais et lui demande qu’elle se prononce "au moins pour l’invalidation du scrutin".

"La communauté internationale est trop complaisante vis-à-vis du pouvoir togolais", a déploré M. Fabre (Union des Forces de changement). dans un entretien au site Internet du "Journal du Dimanche". Elle "se contente du fait qu’il y ait eu un vote", estime-t-il, jugeant que "dans ces conditions, c’est toujours le pouvoir en place qui l’emporte", et que "si on continue comme ça, il n’y aura jamais d’état de droit en Afrique".

Quant à la France, elle "joue finement", "elle se tait et elle a raison" -à la différence notamment de l’Union africaine qui a reconnu la victoire de Faure Gnassingbé- la Cour constitutionnelle n’ayant pas encore validé la victoire du président sortant ni publié les résultats définitifs.

D’après la commission électorale, Faure Gnassingbé, fils de l’ancien dictateur Gnassingbé Eyadéma, a remporté l’élection de jeudi avec 60,9% des voix, contre 33,9% à Jean-Pierre Fabre, candidat de l’Union des forces de changement (UFC).

L’opposition n’a "plus la possibilité" de déposer un recours devant la Cour constitutionnelle, a-t-il ajouté, car "le matériel informatique a été saisi, de même que tous nos procès verbaux des bureaux de vote" : "Aujourd’hui, nous n’avons plus aucun document attestant de notre victoire", a-t-il déploré.

Déplorant que la communauté internationale "préfère une une paix artificielle à la tension", il met en garde : "c’est une explosion sociale qui va se produire au Togo".

Sur place, explique Jean-Pierre Fabre, "la situation est tendue" et le pouvoir "ne cesse de violer les droits de l’Homme et de commettre des exactions", ajoute-t-il, dénonçant la "brutalité inouïe" de la police envers les manifestants de l’opposition, et faisant état d’arrestations."

"Je demande qu’on ne confonde pas ma détermination avec la violence", ajoute-t-il, affirmant que l’opposition organisera des manifestations et utilisera "tous les moyens permis par la Constitution" : "Je serai dans la rue. Si on me tire dessus, je serai le premier à terre. Je n’ai pas peur. Nous n’allons pas nous laisser intimider", a-t-il conclu.

AP

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