Amnesty International annonce la publication d’un rapport sur le Togo
par UFCTOGO.COM , le 14 décembre 2006, publié sur ufctogo.com« Le fait de ne pas enquêter sur les violations passées des droits de l’homme et de ne pas traduire en justice leurs auteurs augmente la probabilité de nouvelles violations, à la fois parce que les tortionnaires et les tueurs restent en liberté et peuvent de nouveau avoir la garde de prisonniers et le pouvoir de les tuer, mais aussi parce que les mesures nécessaires pour empêcher des violations ne sont pas identifiées et mises en œuvre... »
Lire aussi : liste des personnes tuées et identifiées au cours de la période février-avril 2005
A la demande du gouvernement togolais, Amnesty International qui devait annoncer, dimanche 26 novembre 2006, à Lomé la publication d’un rapport sur le Togo, a accepté, conformément à ses usages, de reporter au 18 décembre la publication de ce rapport.
En effet, à l’occasion d’un séminaire, « documentation et recherche en matière des droits de l’homme » à l’intention des acteurs agissant dans le domaine des droits de l’homme, Amnesty International devait rendre public, un rapport sur la situation des droits de l’homme au Togo, intitulé : « Je veux savoir pourquoi on a tué mon fils ! ».
Cette mission suit les préparatifs d’installation du Bureau du Haut Commissaire aux droits de l’homme à Lomé, qui aura essentiellement pour tâche entre autres de :
Assister le Gouvernement dans la mise en oeuvre des recommandations formulées dans les différents rapports nationaux et internationaux, notamment les rapports du Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme et le rapport de la Commission nationale spéciale d’enquête indépendante sur les allégations de violations des droits de l’homme survenues au Togo, ainsi que des vingt-deux engagements souscrits par le Gouvernement avec l’Union européenne.
Suivre attentivement la situation des droits de l’homme à travers tout le pays ; Conseiller et assister la Commission nationale des droits de l’homme.
Faire rapport au Haut Commissaire...
En effet, le rapport Diène-Arbour, sur les violences et les violations des droits de l’homme avant, pendant et après l’élection présidentielle du 24 avril 2005 évoque « la nécessité d’une réconciliation nationale fondée sur les principes de vérité et de justice et de réconciliation. »
Ce rapport dans ses recommandations y met particulièrement l’accent :
« Le triptyque Verite-Justice-Reconciliation devrait constituer le fondement central de tout programme durable de règlement en profondeur de la crise Togolaise. »
On ne peut faire l’économie de la vérité sur les violences auxquelles furent soumis les Togolais depuis janvier 1963 à mai 2005 : elle a aussi une vertu thérapeutique.
En outre, « la vérité est l’acte fondateur initial de la réconciliation d’un peuple profondément traumatisé et divisé par une longue dictature ainsi que par l’ampleur et la gravité de la violence politique de l’Etat. Le principe de vérité doit se traduire par la mise en lumière complète et objective des actes de violations des droits de l’homme, de la nature et des circonstances de ces actes, des listes des victimes, des disparitions, de l’évaluation des biens et des propriétés détruits et de la détermination des responsabilités. La mise en lumière de la vérité doit constituer un exercice démocratique de nature à favoriser le processus de règlement politique, par la participation à son émergence de tous les acteurs politiques et de la société civile du Togo. Le principe de justice doit constituer une mesure emblématique d’éradication de l’impunité, source profonde de la perpétuation de la violation des droits de l’homme et terreau de la culture de violence. La punition des principaux responsables des violations massives des droits de l’homme constituerait une mesure cathartique indispensable pour ancrer la foi démocratique dans l’esprit du peuple Togolais...De même la mise en place d’un système permettant aux familles affectées de retrouver les disparus aiderait aussi la société togolaise à se réconcilier avec elle-même ».
Les termes de ce rapport sont bien pesés et la classe politique togolaise n’a pas suffisamment mesuré sa portée.
Particulièrement, ceux qui sont aux affaires font peu cas de cette question qui, fait partie de l’accord politique global, mais dont les termes dénotent d’une réticence du pouvoir-RPT d’aller à résipiscence. Elles augurent mal de leur volonté de réconciliation.
Ce qui est en jeu à travers une résolution des problèmes politiques (la nature du pouvoir et du régime politique, institutions compris), la réforme de l’armée, la question de l’impunité, c’est l’établissement d’un consensus national qui fait vivre ensemble, sans haine et dépouillé de tout sentiment de vengeance.
Mais, il importe que ceux qui ont commis des choses abominables en aient d’abord conscience, le reconnaissent, et l’assument face à la nation togolaise.
Sans qu’on y ait prêté attention et accordé l’importance relative, cette exigence est au cœur du dialogue politique entre l’union européenne et le Togo. Elle figure en effet dans la « décision du CONSEIL modifiant la décision 2004/793/CE portant conclusion de la procédure de consultation avec la République togolaise au titre de l’article 96 de l’accord de Cotonou, datée du 8 novembre 2006. ». Cette décision énumère les conditions à remplir en vue du rétablissement d’une confiance totale entre l’Union Européenne et le Togo :
« nous souhaitons la poursuite d’un dialogue approfondi sur les sujets suivants : le traitement de la question de la lutte contre l’impunité, inclus la création d’une Commission d’enquête et d’une Commission pour favoriser la réconciliation nationale, tel que prévu par les paragraphes 2.2 et 2.4 de l’Accord Politique Global, et les garanties pour le respect des droits de l’homme telles qu’elles ressortent de l’engagement 2-1 ;
Consciente de la dynamique positive qui s’est engagée au Togo, et mesurant le chemin qui reste à parcourir, l’Union Européenne a décidé de prolonger la période de suivi de la décision du 15 novembre 2004 pour la porter à 36 mois, de façon à permettre aux autorités togolaises de tenir l’intégralité des engagements pris. »
La lutte contre l’impunité au Togo : une exigence inlassable d’Amnesty International
Ces exigences, Amnesty les rappelle inlassablement au gouvernement togolais et à la communauté internationale. En effet, dès avril 1992, Amnesty constate qu’aucune enquête ni action n’a été engagée contre les nombreuses violations des droits de l’homme. En juillet 1991, la CNDH a publié un rapport dont la conclusion précisait que les 28 morts s’étaient produites dans deux ensembles de circonstances distincts.
1. Des soldats ont délibérément empêché de sortir de la lagune une partie des manifestants qui avaient sauté dans l’eau. Criblés de coups de bâton et bombardés de gaz lacrymogènes, ou ne sachant pas nager, certains sont retombés dans la lagune et s’y sont noyés. Les autres, ayant pu nager suffisamment loin pour échapper à l’attention des soldats, ont survécu.
2. Certains manifestants ont été effectivement arrêtés et placés dans des lieux de détention à Lomé. Mais là, ils ont été torturés à mort ou délibérément tués, et leurs corps ont été ensuite jetés dans la lagune. En conclusion, la CNDH déclarait que les auteurs de cette tuerie étaient des membres de l’armée togolaise, et qu’elle avait écrit au président Eyadéma pour lui demander de retrouver et de faire connaître l’identité des individus responsables de ces morts. La CNDH ajoutait dans ce rapport que si aucune information n’était donnée, elle tiendrait le président Eyadéma, en sa qualité de chef de l’armée, pour responsable des actes de ces soldats. La CNDH a signalé par la suite qu’elle n’avait pas reçu de réponse du président Eyadéma. D’autres sources ont contesté que ces cadavres aient effectivement été ceux de personnes tuées par l’armée sur la chaussée longeant la lagune de Bé : selon elles, beaucoup plus de victimes auraient été tuées ailleurs avant d’être jetées dans la lagune.
La conférence nationale s’est jointe à la CNDH et à Amnesty International pour demander au président Eyadéma de déférer à la justice les auteurs des meurtres de la lagune. Or, aucune poursuite n’a été intentée, et il est établi que le président n’a absolument rien fait, ni pour identifier les chefs ou les simples soldats responsables de ces meurtres et les traduire en justice, ni pour modifier les procédures et les pratiques en vigueur dans les forces armées afin d’empêcher que de telles tueries se reproduisent. ». Amnesty notait que « cette absence d’action est due au fait que la légalité a été suspendue : pendant de nombreuses années, elle a été détournée et manipulée par les hommes au pouvoir... »
En conclusion, et de façon prémonitoire, Amnesty affirmait « que le fait de ne pas enquêter sur les violations passées des droits de l’homme et de ne pas traduire en justice leurs auteurs augmente la probabilité de nouvelles violations, à la fois parce que les tortionnaires et les tueurs restent en liberté et peuvent de nouveau avoir la garde de prisonniers et le pouvoir de les tuer, mais aussi parce que les mesures nécessaires pour empêcher des violations ne sont pas identifiées et mises en œuvre... Amnesty International estime que le phénomène de l’impunité, c’est-à-dire l’absence de sanctions, est l’une des principales raisons de la persistance de ces violations. »
De manière concrète, Amnesty recommandait déjà au gouvernement togolais : « d’entreprendre de véritables enquêtes sur les violations des droits de l’homme et de veiller à ce que les responsables soient traduits en justice. Pour que toute la vérité se fasse jour, il est essentiel que les violations des droits de l’homme donnent lieu à des enquêtes appropriées. Tant les victimes et leurs familles que la société en général ont intérêt à connaître la vérité sur les crimes passés. De même, traduire les coupables en justice est non seulement important pour le cas concerné, mais montre clairement aussi que les violations des droits de l’homme ne seront pas tolérées et que ceux qui commettent de tels actes devront pleinement en rendre compte. Quand il n’est pas fait d’enquêtes et que les coupables ne sont pas poursuivis, un cycle de violence est engendré et les violations des droits de l’homme continuent en toute impunité.
« L’impunité annule les valeurs de vérité et de justice et entraîne d’autres violations. Si ce cycle parvient à être interrompu, Amnesty International croit que tous les gouvernements, ainsi que leurs successeurs, doivent assumer certaines responsabilités fondamentales :
« Premièrement, des enquêtes complètes devraient être menées sur les allégations de violations des droits de l’homme. Le but de telles enquêtes devrait être d’établir la responsabilité individuelle ou collective et de fournir un compte rendu complet de la vérité à la victime, à sa famille et à la société. Les enquêtes doivent être entreprises par des organismes impartiaux, indépendants des forces de sécurité, et doivent bénéficier de l’autorité et des ressources nécessaires à leur tâche. Les résultats de ces enquêtes devraient être rendus publics.
« Deuxièmement, les responsables des violations des droits de l’homme doivent être traduits en justice, qu’il s’agisse de responsables d’un gouvernement passé ou présent et sans tenir compte du fait qu’ils soient membres des forces de sécurité ou de groupes paramilitaires non officiels. Les auteurs présumés devraient être jugés et un verdict clair de culpabilité ou d’innocence devrait être rendu à l’issue de leur procès. Amnesty International ne prend pas position sur la nature de la sentence, mais le fait de prononcer systématiquement des peines n’ayant aucune mesure avec la gravité des infractions commises fait tort à la justice et n’empêche pas d’autres violations d’être commises. Il est important aussi, naturellement, que de tels procès soient pleinement conformes aux normes internationalement reconnues et que les accusés ne soient pas soumis à la torture ni à la peine de mort.
« Troisièmement, les lois portant amnistie, qui ont pour effet d’empêcher la vérité de se faire jour et aux coupables de rendre compte de leurs actes devant la loi, ne devraient pas être acceptables, qu’elles soient adoptées par les responsables de violations ou par leurs successeurs. Cependant, Amnesty International ne prend pas position en ce qui concerne les grâces accordées après la condamnation une fois que la vérité est connue et que la justice a suivi son cours. » Or, Amnesty constate que « l’absence de réaction, et le fait qu’aucun représentant du ministère public n’a ouvert d’information sur les autres violations des droits de l’homme commises dans le passé, indiquent que les gouvernants ne désirent ou ne peuvent pas faire respecter la légalité ni protéger les droits de l’homme. »
Les années passant, Amnesty constate la persistance et l’aggravation des violations des droits de l’homme au Togo. Les rapports établissent toujours et inlassablement le même bilan. Il en est ainsi du rapport d’octobre 1993, dans lequel l’organisation alerte que : « Depuis 1990, les violations des droits de l’homme commises par les forces de sécurité togolaises - caractérisées par l’arrestation arbitraire, la détention sans inculpation ni jugement, la torture et l’exécution extrajudiciaire d’opposants présumés - sont en recrudescence...Les éléments dont dispose Amnesty International laissent à penser que les forces de sécurité ont commis à plusieurs reprises des violations des droits de l’homme, sinon officiellement, du moins sachant qu’elles n’encourront pas de poursuites tant que le président Eyadéma sera au pouvoir... »
Encore, Amnesty conclut que « ce sentiment d’impunité a été renforcé par le soutien apporté par des puissances étrangères, notamment par les autorités françaises. La politique d’impunité pour les auteurs de violations des droits de l’homme s’est poursuivie en 1993 malgré une recrudescence d’assassinats politiques commis par les forces de sécurité togolaises : 19 manifestants en janvier 1993, au moins 20 personnes, militaires et civils, en mars 1993, et 21 prisonniers tués en août 1993... »
Amnesty demandera alors à Gnassingbé Eyadéma d’ouvrir une enquête sur les violations des droits de l’homme afin de traduire les responsables en justice et mettre fin au cercle de violence et d’impunité qui sévit au Togo. »
Tout au long de son règne, Gnassingbé Eyadéma foulera au pied ses recommandations et le régime togolais gardera son caractère inquiétant et sanglant. Surtout qu’il dispose d’un soutien de poids, en la personne de Jacques Chirac.
Et surviennent les violences meurtrières de février 2005 à avril 2005, pour lesquels, Amnesty international constate que « ces exactions ont été rendues possibles par une impunité totale qui dure depuis plus de trente ans. Tant qu’il n’aura pas été mis un terme à cette impunité et au non respect de l’état de droit, aucune solution politique et pacifique durable ne pourra être trouvée au Togo.
Or, en dépit de recommandations formulées par les Nations unies et des ONG de défense des droits humains, aucune mesure n’a été prise, à ce jour, pour identifier et traduire en justice les auteurs de ces violences. En particulier, les membres des forces de sécurité et des milices qui se sont rendus responsables de ces actes et notamment d’exécutions extrajudiciaires et d’actes de torture n’ont pas été sanctionnés... »
En effet, alors qu’un processus électoral est enclenché, il est impératif que cette question soit placée au cœur du débat avant toute chose.
Dans la préfecture de l’Ogou où des événements extrêmement graves se sont produits, des auteurs connus de crimes circulent. Le rapport de l’ONU les désigne nommément. Il insiste particulièrement sur la responsabilité du major Kouloum Bilizim dans la mort de plus de deux cents personnes. Notre homme circule en toute quiétude au Togo.
Déjà, ces derniers jours, la presse évoque de manœuvres dangereuses de la part des cadres du RPT dans cette préfecture de l’Ogou.
C’est dans ce contexte préélectoral, qu’Amnesty publiera très prochainement son rapport qui est simplement l’écho de l’exigence de vérité et de justice de toutes ses familles qui ont perdu des proches entre février et avril 2005, et au-delà de cette période, c’est la vérité sur tous les crimes commis par le régime Gnassingbé qui doit être faite.
Nous publions la liste des personnes tuées et identifiées au cours de la période février-avril 2005
LOME-COMMUNE
(a) Morts identifiés
(i) Entre le 12 février et le 28 février 2005
N° | Nom et prénoms | Date et Lieu du sinistre | Cause du décès |
---|---|---|---|
1 | Allofa Bruno, l9ans élève en 1ère D « Collège Le Savoir » Bê Kpota SC | 12/02/05 Bê Kpota Atsantimé | Abattu par balles par les militaires |
2 | Awanou Nandjaré, gardien Bê | 12/02/05 Bê | Abattu par balles par les militaires, au retour du service |
3 | Kugblenou Masso, 31 ans artiste de la chanson, Doulassamé | 12/02/05 Doulassamé |
Tué par balles |
4 | Dadzie Kossi Jean, 35ans mécanicien Amoutivé | 12/02/05, Amoutivé | Grièvement blessé par balles, décédé au CHU-Tokoin |
5 | Dambré Antoine, 25 ans artiste chorégraphe, Adakpamé | 12/02/05, Bê Kopta |
Tué par une balle dans la nuque |
6 | Ezé Efoué, 12ans élève, Bê | 27/02/05 | Sauvagement battu puis jeté dans la lagune de Bê, mort par noyade |
7 | Têko, 23 ans menuisier Bê | 27/02/05 | Sauvagement battu puis jeté dans la lagune de Bê, mort par noyade |
8 | Gbadoé Nikolas Gnazo, 25 ans, Bê, SC | 27/02/05 | Sauvagement battu puis jeté dans la lagune de Bê, mort par noyade |
9 | Un jeune homme non identifié | 27/02/05 | Sauvagement battu puis jeté dans la lagune de Bê, mort par noyade |
10 | Têko Amouzou Vodjoné, menuisier 25 ans ; Bê Adrométi |
27/02/05, Bê | Pourchassé puis abattu par balle près de la maison du Chef Aklassou de Bê |
11 | Sédonou Yao, 30ans menuisier, Bê | 27/02/05, Bê | Abattu par balle au moment où il allait au WC public |
12 | Koudi Koffi, Bê | 27/02/05, Bê | Sauvagement battu puis jeté dans la lagune de Bê, mort par noyade |
13 | Sossou Wonekou | 12/02/05 | Tué par balles |
(ii) Entre le 26 avril et le 10 mai 2005
N° | Nom et prénoms | Lieux | Cause du décès |
---|---|---|---|
14 | Edoh Matrévi | Lomé | Tué par balles |
15 | Houssoukpevi Yacinthe 12 ans | Lomé | Tué par balles |
16 | Damessi Anani 25 ans | Lomé | Tué par balles |
17 | Atabou Kossi ( 30 ans) | Lomé | Tué par balles |
18 | Sogoyou Thaa ( 22 ans) | Lomé | Tué par balles |
19 | Dotche Kossi ( 25 ans) | Lomé | Tué par balles |
20 | Souley Abdou ( 37 ans) | Lomé | Tué par balles |
21 | Prince Agbodjan S. Rodrigue ( 27 ans) | Lomé | Tué par balles |
22 | Santor Biham | Lomé | Tué par balles |
23 | Dantrakou Laré ( 38 ans) | Lomé | Tué par balles |
24 | Attitso Noutekpo | Lomé | Tué par balles |
25 | Adamou Sombeze | Lomé | Tué par balles |
26 | Mondzro Etsou | Lomé | Tué par balles |
27 | Afanlété Kokou ( 15 ans) | Lomé | Tué par balles |
28 | Laïson Ayi ( 27 ans) | Lomé | Tué par balles |
29 | Patona Patrice | Lomé | Tué par balles |
30 | Adjigo Agbéko (62 ans) | Lomé | Tué par balles |
31 | Zunga Ayaovi | Lomé | Tué par balles |
32 | Afanletey Kokou (16 ans) | Lomé | Tué par balles |
33 | Gayito Biova, 22 ans, étudiant | Lomé | Tué par balles |
34 | Eklou Doussé, 20 ans | Lomé | Tué par balles |
35 | Améganvi Komlanvi, 22 ans, élève | Lomé | Tué par balles |
36 | Dokou Koudzo, 35 ans, mécanicien auto | Lomé | Tué par balles |
37 | Nyamley Folly, 41 ans Docker au port | Lomé | Tué par balles |
38 | Lawson Plaka Latévi, 55 ans | Lomé | Battu à mort |
39 | Agbati Komlanvi | Lomé | Tué par balles |
40 | Aziamati Yao, | Lomé | Tué par balles |
41 | Hounga Yawovi | Lomé | Tué par balles |
42 | Akhou Edoh, 27 ans | Lomé | Tué par balles |
(b) Morts non identifiés
Selon plusieurs témoignages concordants, des corps de victimes décédées dans LoméCommune ont été emportés par des militaires vers des destinations inconnues.
Ces morts non identifiés seraient, suivant les témoignages, 123.
Préfecture de l’Ogou, localité : Atakpamé
(a) Morts identifiés
N° | Nom et prénoms | Age | Sexe | Lésions constatées |
---|---|---|---|---|
1 | Ihou Akoua | 41 | F | Trauma crânien + plaie |
2 | Amedomé Akouto | l 1 | F | Traumatisme thorax de la face, épaule |
3 | Gnadou Koffi | 50 | M | Trauma crânien + plaie faciale et frontale |
4 | Karabou | 63 | M | Trauma crânien + traumatisme généralisé |
5 | Assih Essohana | 22 | M | Traumatisme crânien |
6 | Patassé Sémmoulam | 27 | M | Plaie traumatique du coude, contusion thorax |
7 | Yao Bitamulé | 28 | M | Contusion avant-bras gauche + genou gauche |
8 | Aledi Kili | 25 | M | Trauma crânien + plaie du cuir chevelure, plaie à la lèvre supérieure |
9 | Moumouni Komi | 28 | M | Traumatisme abdominal, plaie au pouce droit |
10 | Kouya Kpatcha | 31 | M | Traumatisme des 2 jambes avec plaie à la cheville gauche |
11 | Un homme non identifié | M | Trauma crânien + perte de connaissance | |
12 | Amouzou Komi | 35 | M | Traumatisme épaule gauche + plaie contuse |
13 | Kore Noatchi | 14 | M | Traumatisme ouvert du thorax par arme à feu |
14 | Caporal Kokodja | 38 | M | Poly traumatisme, plaie du cuir chevelure, avant-bras gauche + cheville gauche |
15 | Bobo Atsou | 18 | M | Traumatisme ouvert du bras gauche par arme à feu |
16 | Body Yaovi | 27 | M | Trauma crânien + plaie traumatique frontale et cuir chevelure |
17 | Gnandou Abdoulaziz | 19 | M | Trauma crânien plaies contuses avant-bras gauche |
18 | Kpote Abraham | 24 | Traumatisme avec impotence fonctionnelle jambe gauche | |
19 | Lamboni Kolani | 47 | M | Traumatisme poignet gauche hanche droite |
20 | Beleti Essozimna | 24 | M | Traumatisme Epaule gauche + bras gauche |
21 | Dango Komlan M. | 18 | Plaie avant-bras + coude droit +jambe gauche | |
22 | Bagaga Makpé | 21 | M | Fracture fermée du fémur droit |
23 | Dena Martin | 37 | M | Traumatisme jambe gauche avec plaie au mollet |
24 | Pokou Essodina | 38 | M | Trauma du bassin |
25 | Biakou Yaovi | 42 | M | Trauma crânien +plaie linéaire frontale |
26 | Abotsi Yao | 43 | M | Trauma du bassin |
27 | Assoukoulim Kpandja | 38 | M | Trauma crânien + plaie linéaire frontale |
28 | Agouda K. Kossi | 38 | M | Trauma du bassin |
29 | Kassegne Kokou | 18 | M | Plaies traumatiques de la jambe gauche, cheville malléole externe au 113 cuisse gauche face externe |
30 | Salifou Moussibao | 36 | M | Fracture ouverte jambe droite + plaie du cuir chevelu |
31 | Koumeounou Mawuko | 18 | M | Plaie traumatique thoraco-abdominale par balles |
32 | Fangbedji Kokou | 22 | M | Traumatisme facial, contusions généralisés |
33 | Simgbe Oscar | 34 | M | Plaie main gauche par arme blanche |
34 | Fiokpor Ata | 32 | M | Plaie traumatique au bras gauche par balles |
35 | Balaoura | 28 | M | Contusion généralisée |
36 | Togbé Laly | 28 | M | traumatisme cuisse droite |
37 | Ngani Kossi | 42 | M | Contusion généralisée |
38 | Kodjoco Tchalim | 28 | M | Contusion cuisse droite |
39 | Sossou Sénadé | 38 | M | Plaie traumatique avant bras droit trauma cuisse droite |
40 | Kpati Koffi | 44 | M | Trauma crânien + plaie frontale, trauma poignet gauche |
41 | Mme Kpati Ahoéfa | 38 | F | Traumatisme épaule droite + plaie contuse à la cuisse droite |
42 | Gagnon Folly | 46 | M | Trauma crânien + plaie délabrante fronto-pariatale gauche +droit |
43 | Badjamkoma Essozinam | 26 | M | Contusion joues+hanche gauche, plaie lèvre |
44 | Moura KOMI | 47 | M | Trama crânien + plaie pariétale gauche |
45 | Houssin Kodjo | 33 | M | Trauma ouvert plateau tibial droit |
46 | Ourene Kokou | 34 | M | Plaies à la poitrine et au dos par fusillades |
47 | Yovo Kodjo | 27 | M | Plaies hemi-poitrine droit et au dos suite fusillades |
48 | Batchassim Berena | 30 | M | Plaie traumatique à l’épaule |
49 | Awali Morou | 24 | M | Trauma crânien + plaie du cuir chevelu + hématome + contusion au cou |
50 | Kwassi Didinê | 18 | M | Fracture fermée avant-bras gauche, trauma de la bouche |
51 | Ibrahim Boussari | 40 | M | Fracture Trauma avant-bras droit |
52 | Aklobesse Koffi | 67 | M | Polytraumatisme |
53 | Atchafli Madou | 50 | M | Plaies traumatiques crâniennes, contusion thoracique |
54 | Assogba Samuel | 32 | M | Contusion dorso-costale par coups de gourdin |
55 | Amouzou Yaovi | 44 | M | Trauma crânien + plaie contuse omoplate gauche et dorsale |
56 | Assogba Akoumayi | 25 | M | Contusions aux poignets et contusions musculaires |
57 | Sondou Essobazou | 62 | M | Fracture ouverte de la jambe gauche, contusion thoracique |
58 | Aklobesse Kokouvi | 15 | M | Trauma crânien, facial, buccal + inflammation tempe droite |
59 | Arouna Yacoubou | 18 | M | Trauma crânien + avant-bras gauche |
60 | Atchafli Madou | 50 | M | Plaies trauma crâniennes, contusion thoracique |
61 | Assogba Samuel | 30 | M | Contusion dorso-costale par coups de gourdin |
62 | Amouzou Yaovi | 44 | M | Trauma crânien + plaie contuse omoplate gauche et dorsale |
63 | Assogba Akoumayi | 25 | M | Contusion aux poignets et contusion musculaire |
64 | Bouka Théodore | 26 | M | Trauma crânien + plaie délabrante cuisse droite au 1/3 antero postérieur |
65 | Mawuli Kossi | 28 | M | Plaies pénétrantes au dos |
66 | Dossou Sonou, Directeur d’école | 24 | M | Tué et découpe en petit morceau à la machette le tout dans un carton et la tête déposé sur le carton |
67 | Koutsetan Epiphane | 21 | M | Trauma crânien avec plaie au menton, pavillon, bras gauche |
68 | Hodin Eké Kokou | 41 | M | Plaie frontale |
69 | Sodji Kanley | 25 | M | Plaie main + bras droit |
70 | Idotchaou Agbo | 20 | M | Plaie du coude droit |
71 | Hodabalo Essotena | 25 | M | Contusion généralisée |
72 | Pantero Kokou | 19 | M | Trauma genou droit par balles |
73 | Flessiamenou Akakpo | 44 | M | Trauma bras droit par balles |
74 | Folly Adjo | 16 | F | Plaie fesse D par balles |
75 | Koffi Semanou | 27 | M | Trauma crânien + plaie hanche |
76 | Edoh Sama | 42 | M | Trauma crânien |
77 | Agahi Kokou | 22 | M | Fracture ouverte de la jambe droite par arme à feu |
78 | ABI Nbabiniou | 25 | M | Plaie trauma du cou par coupe-coupe |
79 | Kassêgnê Akouété | 29 | M | Plaie omoplate gauche |
80 | Montcho Komlanvi | M | Trauma crânien, contusion musculaire généralisée | |
81 | Missité Telem | 30 | M | Contusions musculaires généralisées |
82 | Sessie Edoh | 40 | M | Trauma crânien et contusions musculaires généralisées |
83 | Garba Moumouni | 35 | M | Trauma de genou gauche |
84 | Balé Lassama | 36 | M | Trauma crânien, contusion du genou |
85 | Seidou Yao | 58 | M | Contusion thoracique + contusion aux épaules |
86 | Tchokponhoé Nestor | 37 | M | Plaie frontale et à coté de l’oeil gauche |
87 | Mayo Kossi | 40 | M | Contusion au thorax, au cou, aux genoux et aux pieds |
88 | Edohoklou | 23 | M | Trauma crânien avec plaie frontale |
89 | Gnado Delphin | 60 | M | Trauma crânien + plaie occipitale |
90 | Agata Ama | 40 | F | Trauma crânien + plaie sircipale, jugale |
91 | Takou Mondom Oubè | 19 | M | |
92 | Kougblénou Sitou | M | Tué à bout portant | |
93 | M. Mensah | M | Tué et découpé en petits morceaux |
NB. Les auteurs identifiés des exactions sont : Baba Boukpéssi, Ouro-Akpo Difézi, Koubalo, Salami Issifou, Kaléa, Memen, Seydou (syndicat), Bernard.
(b) Morts non identifiés
Ici également, des corps de victimes décédées ont été emportés par des militaires vers des destinations vers des destinations inconnues.
Ces morts non identifiés seraient, suivant les témoignages, 197.
(c) Blessés
Les blessés, de peur d’être poursuivis dans les Centre Hospitaliers, n’ont pas pu se présenter. Selon les témoignages, leur nombre serait très élevé et peut être estimé à 500.
Préfecture de l’Ogou, localité : Anié
(a) Morts identifiés
N° | Date | Nom et prénoms | Age | Sexe | Lésions constatées | Lieux |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | 22/04/05 | Kogo Akakpo Kossivi | M | Tué par un certain Bernard | Anié | |
2 | 26/04/05 | Un apprenti du Chef Canton | M | Tué par balles par un certain Salami | Anié |
Préfecture des LACS
1- Localité : Aného
(a) Morts identifiés
N° | Date | Nom et prénoms | Age | Sexe | Lésions constatées | Lieux |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | 26/04/05 | Anani Kodjo Franck | 25 | M | Tué par balle en plein visage | Aného |
2 | 26/04/05 | Lawson-Hellou Laté | 3 | M | Tué par balle dans la tête | Aného |
3 | 26/04/05 | Attissoh Akolly | 28 | M | Tué par balle dans la poitrine | Aného |
4 | 26/04/05 | Akladja Kodjo | 22 | M | Tué par balle dans la tête | Aného |
5 | 26/04/05 | Djoko-Aho Dodji | 18 | M | Tué par balle dans le ventre | Aného |
G | 26/04/05 | Adjawa Mokpokpo | 19 | M | Tué par balle dans le ventre | Aného |
7 | 26/04/05 | Un homme non identifié | M | Tué par balle | Aklakou | |
8 | 26/04/05 | Agbodan Tété | 25 | M | Tué par balle dans le ventre | Agbodan |
9 | 26/04/05 | Amélé Jeanne | F | Tuée par balle dans le ventre | Agbodan | |
10 | 26/04/05 | Un homme non identifié | M | Tué par balle | Agbodan |
NB : Il convient de préciser que des balles ont été tirées à partir d’un hélicoptère volant à basse altitude sur la ville. Un hélicoptère, arme de guerre, tirant sur des civils !
2- Localité : Kpémé
(a) Morts identifiés
N° | Date | Nom et prénoms | Age | Sexe | Nature des lésions | Lieux |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | 26/04/05 | Aménovi Kossi | - | M | Criblé de balles dans le ventre | Kpéme |
2 | 26/04/05 | Koumavo Agossou, élève, classe de 3ème | 17 | M | Torturé et asphyxié par des gazs lacrymogènes, puis achevé par balles | Kpénué |
(b) Morts non identifiés
Dans la localité d’Afagnan, il y a eu 4 à 5 morts dont nous ne disposons pas à ce jour, les identités précises.
Pour toute la Préfecture des Lacs, les morts non identifiés s’élèvent à 17.
Préfecture le TCHIAOUDJO, localité : Sokodé
Les morts
Date | Nom et prénom | Age | Sexe | Lésions constatées | Lieux |
---|---|---|---|---|---|
26/04/05 | Korodowou Wahidu | 24 | M | Sokodé | |
26/04/0.5 | Fofana Fousseni | 22 | M | Sokodé |
Préfecture d’Amou, localité : Amouta
Les morts
N° | Date | Nom et prénoms | Age | Sexe | Lésions constatées | Lieux |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | 26/04/05 | Obiawo Kodjo | M | Tué par balles | Amouta | |
2 | 26/04/05 | Ameganvi Claude | M | Tué par balles | Amouta | |
3 | 26/04/05 | Bakou Donko | M | Tué par balles | Amouta |
Préfecture de Kloto, localité : Kpélé - Akata
Les morts
N° | Date | Nom et prénoms | Age | Sexe | Lésions constatées | Lieux |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | 26/04/05 | 1 personne non identifiée | Tué par balles | Kpélé-Akata | ||
2 | 22/05/05 | Galemondji Flora | 54 | F | Tuée par balles | Kpélé-Adéta |
Préfecture de Sotouboua, localité : Sotouboua
Les mort ( assassinats accompagnés de vols de matériels et autres dégâts)
N° | Date | Nom et prénoms | Age | Sexe | Lésions constatées | Lieux |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | 26/04/05 | Essozimna Etchare | M | |||
2 | 26/04/05 | Bassoki Djéri | M | |||
3 | 26/04/05 | Nonkou Koffi | M | |||
4 | 26/04/05 | Kabia Ayoto | M |
Préfecture de VO, localités : Vogan et Akoumapé
Les morts
N° | Date | Nom et prénoms | Age | Sexe | Lésions constatées | Lieux |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | 25/04/05 | Agbidi Amévi | M | Tué par balle | Vogan | |
2 | 25/04/05 | Yibokou Kokou | M | Tué par balle | Akoumapé | |
3 | 25/04/05 | Toudéka Togbé | M | Tué par balle | Akoumapé | |
4 | 25/04/05 | Aménouvi Kokou | M | Tué par balle | Akoumapé |
Préfecture de Danyi, localité : Apéyémé
Les morts
N° | Date | Nom et prénoms | Age | Sexe | Lieux |
---|---|---|---|---|---|
1 | 26/04/05 | Klu Parfaite | F | Apéyémé | |
2 | 26/04/05 | Dzotsi Senyo | M | Apéyémé |
Préfecture du Moyen Mono
Les morts (Entre le 26 et le 28 avril 2005)
N° | Date | Nom et prénoms | Age | Sexe | Lieux |
---|---|---|---|---|---|
1 | 26/04/05 | Amewouga Apedoh | Adokomé | ||
2 | 28/04/05 | Amouzou Komi Kpinkpin | Adokomé |
Préfecture de Yoto
Les morts
N° | Nom et prénoms | Age | Sexe | Lieux |
---|---|---|---|---|
1 | Edoh Kokou Lucien | M | Zouvi | |
2 | N’Sougan Noël | M | Kini Kodji | |
3 | Kpadénou Ayivi | M | Tabligbo | |
4 | Tokpo Koffi | M | Ahépé | |
5 | Djadé Kodjo | M | Ahépé |
Préfecture de Haho
Les morts
N° | Date | Nom et prénoms | Age | Sexe | Lieux |
---|---|---|---|---|---|
1 | 28/04/05 | Greem Komi Modeste Dieudonné Battu le 26/04/05 à Notsé à coups de gourdins et de machettes. Contusions généralisées. Décédé au CHU de Lomé Tokoin. |
59 | M | Notsé |
Liste des personnes disparues (identifiées )
N° | Nom et prénoms |
---|---|
1 | Mawusi Komlan |
2 | Boko Simon |
3 | Amewuho André |
4 | Adjé Kossivi |
5 | Mendé Koffi |
6 | Ibrahim Abdou Bassirou |
Les déplacés
Des centaines de déplacés sont recensés.
Récapitulation Générale
Morts : Total général 564
Blessés : Total général 1020
Dégâts matériels : Total général des victimes 114
Les détenus : Total général 146
Disparus : Total général 06

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