Communiqué relatif à la lettre adressée à l’UFC par le Premier Ministre
par UFC , le 20 février 2007, publié sur ufctogo.com
L’Union des Forces de Changement (UFC) porte à la connaissance de l’opinion nationale et internationale la réponse suivante à la lettre N°1544/ PM/CAB du 19/02/07 rendue publique par le Premier Ministre sous forme de communiqué :
« Monsieur le Premier Ministre,
A l’issue de son Conseil National des 3 et 4 février 2007, l’Union des Forces de Changement (UFC) a adopté une « Recommandation au Chef de l’Etat et au Gouvernement » qu’elle vous a fait parvenir, accompagnée, pour votre information, du Rapport Général des travaux.
Aux termes de cette recommandation, le Conseil national :
« Exhorte le gouvernement à adresser, en bonne et due forme et sans délai, aux partenaires et bailleurs de fonds, les requêtes en assistance technique et financière du processus électoral,
Exhorte le gouvernement à adresser notamment au Conseil de l’Union Européenne, une requête en assistance visant à aider les forces armées et de sécurité à s’abstenir de toute ingérence et de toute entrave au processus électoral en cours,
Recommande au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour veiller à une mise en œuvre rigoureuse, transparente et consensuelle de l’Accord Politique Global, en impliquant toutes les parties signataires sans exclusive ».
Cette recommandation, à l’évidence, vise la mise en œuvre de l’Accord Politique Global (APG), précisément l’organisation des élections et la sécurisation du processus électoral. Nous regrettons de constater que votre réponse citée en référence verse dans la polémique en abordant des aspects sans rapport avec la recommandation de notre Conseil national.
Dans votre tentative de travestir les propos du Président national de l’UFC, M. Gilchrist Olympio, il y a lieu de relever l’amalgame que vous faites entre l’acceptation du principe de la formation d’un gouvernement d’union nationale dans le cadre de l’APG et l’obligation de participer à un soit disant gouvernement d’union nationale qui ne reflète pas les réalités du pays.
S’agissant des besoins quotidiens des populations que vous avez si pertinemment relevés dans le rapport général de notre Conseil National, il vous est loisible de vouloir endosser le bilan d’un régime caractérisé par quarante années de destruction de l’économie togolaise et de gâchis dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’eau, de l’énergie, des infrastructures routières etc.
En ce qui la concerne, l’UFC ne se trompe pas et ne se trompera jamais de cible. Elle reste résolument attachée aux aspirations légitimes des populations togolaises pour lesquelles l’opposition démocratique et les forces de changement ne cessent de lutter.
Veuillez agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’assurance de ma considération distinguée. »
Fait à Lomé, le 20 Février 2007
Pour le Bureau National,
Le 3ème Vice-Président
Patrick Lawson
Communiqué de la Primature (19/02/07)
La Primature tient à porter à la connaissance du public, la lettre ci-après qu’elle a adressée ce lundi 19 février 2007 à l’Union des Forces de Changement (UFC) :
« Messieurs,
Son Excellence Monsieur le Premier ministre de la République togolaise, Maître Yawovi Madji AGBOYIBO a reçu le 16 février 2007, votre courrier du 04 février par lequel vous avez bien voulu lui transmettre une recommandation adoptée par votre dernier conseil national.
Selon les termes de la recommandation, il est, entre autres, demandé au gouvernement :
‘’d’adresser au Conseil de l’Union Européenne, une requête en assistance visant à aider les forces armées et de sécurité à s’abstenir de toute ingérence et de toute entrave au processus électoral en cours’’ ;
‘’ de prendre les dispositions nécessaires pour veiller à une mise en œuvre rigoureuse, transparente et consensuelle de l’Accord politique global, en impliquant toutes les parties signataires sans exclusive’’.
Dans le rapport annexé au courrier, vous évoquez d’autres préoccupations des populations en matière notamment, de l’éducation, de l’eau, de l’énergie, des infrastructures routières, de la lutte contre la pauvreté.
Le Premier ministre m’a chargé de vous faire part de ses observations en réponse à votre correspondance.
Il tient à vous rappeler que l’UFC s’était engagée par la signature de l’Accord politique global du 20 août 2006 à se joindre aux autres signataires pour régler dans le cadre d’un Gouvernement d’union nationale, les problèmes autres que ceux assignés à la CENI et dont vous faites état.
Conformément à cet engagement conjoint, c’est ensemble que les parties prenantes au Dialogue National doivent, en conseil des ministres, examiner des questions que vous soulevez, qu’il s’agisse des problèmes d’accompagnement sécuritaire, technique ou financier du processus électoral en cours ou des tâches que requiert la satisfaction des besoins quotidiens des populations.
Le Premier ministre constate qu’au cours de la rencontre qu’il a eue avec la presse le 04 février 2007 à l’occasion de son récent séjour à Lomé, votre leader, Monsieur Gilchrist Olympio, a révélé que son parti a préféré s’abstenir de participer au Gouvernement convenu pour l’exécution des tâches incombant collectivement aux neuf parties signataires de l’Accord politique.
Les propos tenus par votre leader ayant le mérite d’avoir enfin levé le voile sur ses intentions, je me fais le devoir de vous les rappeler :
« Nous ne voyons pas les choses de la même façon (que le CAR et la CDPA). Ce sont des partis qui ont pensé à tort ou à raison qu’on peut faire des réformes à partir de la participation à ce Gouvernement d’union nationale. Nous, nous croyons que le mouvement aurait été beaucoup plus efficace à l’extérieur puisque nous ne sommes pas liés par les responsabilités collectives. Vous ne pouvez pas quitter un conseil des ministres et s’amuser à critiquer ce qui a été décidé ». (Voir l’Hebdomadaire le Changement n° 060 du 08 février 2007).
Dans la mesure où l’UFC a ainsi décidé d’adopter une position qui puisse lui permettre de critiquer les parties prenantes aux conseils des ministres, le Premier ministre aimerait savoir comment elle pourrait contribuer à l’examen des problèmes qu’elle soulève notamment ceux relatifs à la protection des électeurs au prochain scrutin législatif et les questions liées au quotidien des Togolais : eau, électricité, infrastructures routières, lutte contre la pauvreté etc.
Le Premier ministre attend d’avoir votre clarification sur ce point pour soumettre vos allégations au Gouvernement.
Veuillez agréer, Messieurs, l’expression de ma considération distinguée ».
Le Directeur de Cabinet,
Georges K. AÏDAM

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