Consultations imminentes entre le Togo et l’UE : Eyadéma doit faire la preuve de sa bonne foi
par La rédaction UFCTOGO.COM , le 18 octobre 2003, publié sur ufctogo.comBis repetita placent seront tentés de dire beaucoup de togolais et bien des observateurs à l’annonce de prochaines consultations entre le Togo et l’Union européenne, dans le cadre de l’article 96 de l’Accord de Cotonou (Lire notre article du 17 octobre)
Ecouter également le reportage de RFI - Nécessite Media Player
Cependant, l’Union européenne par l’intermédiaire de la Commission (gardienne des Traités) est dans son rôle. En outre, elle se trouve confrontée dans ce type de situation à la question de la souveraineté des Etats que ne manquent jamais de brandir les gouvernements qui ne remplissent pas leurs engagements.
Au surplus, certaines décisions dans le cadre de la politique étrangère commune requièrent l’unanimité des Etats membres de l’Union. Or, on le sait, le dictateur togolais dispose d’un appui solide et inconditionnel qui est le locataire de l’Elysée. N’empêche, celui-ci ne contribue par son soutien, qu’à retarder l’échéance de la fin de ce régime. La France chiraquienne ne pourra jamais inverser l’opinion de la Commission européenne qui a indexé le régime Eyadéma comme un régime qui ne respecte pas les droits de l’homme, et les critères de la bonne gouvernance.
Depuis plus de dix ans, il règne un dialogue de sourd entre le Togo et l’Union européenne.
Après le hold-up électoral de juin 1998, des consultations eurent lieu entre le Togo et l’Union européenne
(http://ue.eu.int/newsroom/newmain.asp?lang=2)
qui ont abouti au dialogue intertogolais, avec les reniements que l’on sait. Cette fois encore, l’Union européenne renouvelle l’exercice en espérant que ces consultations produiront des résultats efficaces. Il se pose cette fois un problème de garantie des engagements du camp Eyadéma.
En tout cas, l’Union des Forces de Changement a proposé très récemment un dialogue avec le RPT. Ce dialogue au cours duquel seront confrontés les résultats de l’élection présidentielle du 1er juin 2003, devra aboutir à la formation d’un gouvernement de transition avec la participation de toutes les formations de l’opposition et de la société civile à l’exclusion du RPT. Il n’est nullement question de cohabitation avec Gnassingbé Eyadéma.
Ce gouvernement de transition aura pour tâche d’organiser dans de brefs délais en collaboration étroite avec la Communauté internationale (observation des processus en amont, pendant et après) des nouvelles élections présidentielles, législatives, et locales. Nos positions sont claires et elles participent de notre stratégie visant à maintenir la paix civile et à obtenir une alternance démocratique pacifique.
Gnassingbé Eyadéma se trouve donc une fois encore au pied du mur. Car, les repères pour une normalisation de la coopération avec l’Union européenne lui avaient été indiqués en juin 2002 lors de sa visite auprès du Président de la Commission européenne, et rappelés très récemment lors de l’entretien que Koffi Sama a eu avec le Président Prodi (Lire notre article du 3 octobre).
Au cours des consultations, le Togo devra indiquer à l’Union européenne ses propositions pour faire avancer la démocratie, c’est-à-dire respecter le pluralisme politique et promouvoir une véritable politique des droits de l’homme qui passe par une libération de tous les prisonniers politiques
La rédaction ufctogo.com
Lire aussi :
Le Président Prodi rappelle à Sama les repères pour la reprise de la coopération
TOGO : les ACP-UE recommandent la procédure de l’article 96 de l’Accord de Cotonou

© Copyright La rédaction UFCTOGO.COM