L’éducation selon Houngbo : deux boîtes de craie pour 12 classes
Les enseignants en grève de 48 heures ce 5 février
par Focus Info (Togo)
, le 4 février 2009, publié sur ufctogo.com
Les enseignants des écoles publiques n’en peuvent plus de supporter leurs conditions de travail inadmissibles. Leur Fédération des Syndicats de l’Education Nationale (FESEN) a lancé depuis le 3 février un mot d’ordre de grève de 48 heures, qui prend date à partir du jeudi 5 février, pour inciter les autorités togolaises à prendre au sérieux leurs revendications.
En effet, suite au préavis de grève adressé aux autorités compétentes le 22 janvier 2009, les responsables de ce syndicat ont eu des discussions avec le ministre des Enseignements Primaire, Secondaire et de l’Alphabétisation et le ministre de L’Economie et des Finances.
N’ayant obtenu aucune satisfaction après ces deux entretiens, la FESEN estime que le gouvernement est peu sensible aux maux qui minent l’enseignement au Togo.
Parmi les problèmes soulevés par ce syndicat on peut souligner : les conditions de vie et de travail difficiles des enseignants, des apprenants et des personnels d’encadrement ; la non réalisation des mesures d’accompagnement annoncées à la suppression des frais de scolarité ; le retard accusé dans l’adoption du décret relatif aux indemnités de fonction des chefs d’établissement du secondaire 1er et 2ème cycles, des inspecteurs et des conseillers pédagogiques ; la non reconnaissance par le gouvernement des enseignants des écoles spécialisées ; la non interpellation des premiers responsables de l’Enseignement Confessionnel par le gouvernement en vue d’aplanir les problèmes des enseignants de cet ordre.
La FESEN se basant sur ces revendications convie donc tous les enseignants et élèves sur toute l’étendue du territoire national à rester chez eux les jeudi et vendredi prochains. Cependant la reprise des cours est automatique le lundi 9 février.
La gratuité de l’écolage introduite cette année par le gouvernement Houngbo dans les cours primaires au dernier trimestre 2008 paraît précipitée, le ministère n’ayant pas préparé un budget conséquent en fonction du manque à gagner.
Ainsi du jour au lendemain, les écoles se sont-elles retrouvées dans le dénuement matériel total, sans livres pour élèves ni livres pédagogiques pour enseignants, ni outils de travail. Des classes sont sans livre de lecture. Par exemple, une école publique du Sud-Ouest de Lomé n’a reçu en ce début de trimestre que deux boîtes de craie pour 12 classes. Les instits, fatigués de devoir payer de leur poche avec leur salaire misérable, la craie pour enseigner aux enfants, ont mis la pression sur les directeurs de résoudre le problème. Ces derniers également sont aux abois, car aux directions des enseignements, les responsables affirment que l’Etat n’a prévu aucune disposition pour le manque à gagner dû à la suppression de l’écolage.
En déclin depuis l’introduction du Programme d’ajustement structurel (PAS)de la Banque mondiale et du Fmi, l’école togolaise est depuis longtemps soutenue par les associations de parents d’élèves et le paiement des écolages. Par extraordinaire, l’Etat décide de la suppression de l’écolage sans avoir au préalable pris les dispositions budgétaires nécessaires.
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