Coup d’Etat

Le Togo au nom du Père et du Fils !

par Juan Djimabi , le 7 février 2005, publié sur ufctogo.com

Coup d’Etat militaire : Les FAT intronisent Faure Gnassingbé président

 

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Suite à la mort du Gal Gnassingbé Eyadéma, les Forces armées togolaises viennent d’introniser son fils Faure Gnassingbé président de la République contre toute attente. Une façon d’affirmer son appartenance au clan Eyadéma et de démontrer à la face du monde que rien ne peut se faire en dehors d’elles.

Au-delà de la mort du président Eyadéma qui devrait en principe passer pour un fait banal, il convient d’apprécier l’acte posé par les forces armées togolaises (FAT). En violation de la loi fondamentale (la constitution) et de ses compétences, l’armée togolaise vient de placer sa confiance à Faure Gnassingbé, fils du Gal Eyadéma. "Nous déclarons vous servir formellement à partir de cet instant" laissait entendre le chef d’état-major le gal Zakari Nandja à l’endroit de Faure. Une fois encore l’armée togolaise vient de s’illustrer maladroitement dans l’histoire du Togo.

Selon de nombreux analystes de la scène politique togolaise, le départ volontaire ou prématuré du président Eyadéma allait contribuer à l’avènement de la démocratie dans notre pays. Aujourd’hui, cette hypothèse est balayée du revers de la main. Car, c’était sous-estimer les FAT qui avaient sa partition à jouer. Soulignons que l’armée togolaise est l’œuvre personnelle du général et servait de béquille au Eyadéma.

La bonne preuve est que les Forces armées constituées à 90% de l’ethnie du président Eyadéma lui devaient dévouement et fidélité jusqu’au-delà de la tombe. Voilà pourquoi, l’armée foule aux pieds la constitution pour introniser le fils du général-président aux affaires. Or nous savons tous qu’il revenait de droit au président de l’assemblée nationale Fambaré Natchaba d’assumer l’intérim et d’organiser les élections. Mais comme le ridicule ne tue pas au Togo, les députés togolais viennent à peine de destituer Mr Natchaba.

L’attitude des Forces armées togolaises démontre que le pouvoir du Gal Eyadéma a toujours reposé sur la force aveugle. Le moins que l’on puisse dire est que, les Togolais ne sont pas au bout de leur peine. Et pour cause, l’armée n’a pas encore dit son dernier mot.

Il est évident que le Togo ne peut se réduire au clan Eyadéma et à son armée. Les Togolais de l’intérieur comme de l’extérieur doivent se mobiliser pour faire échec à ce coup d’état militaire. Le soutien de la communauté internationale sera un acquis si et seulement si nous arrivons à affirmer notre détermination pour le changement pacifique au Togo. Les Nations-unies, l’Union européenne et l’Union africaine ont vivement réagi à ce coup de force.

Tout compte fait, on a comme l’impression que la disparition d’Eyadéma ne fait que compliquer d’avantage la crise togolaise. Usé par sa longévité au pouvoir, tous les Togolais s’accordaient sur une chose : le président Eyadéma était au crépuscule de son règne. Par contre son fils Faure Gnassingbé est bien jeune et pleins d’ambitions. C’est un mauvais présage qui laisse à penser que le bout du tunnel n’est pas pour demain. Et visiblement tous les ingrédients sont réunis pour que la poudre parle sur la Terre de nos Aïeux.

Qui est Faure Gnassingbé ?

Dans l’actuel gouvernement du premier ministre Koffi Sama, Faure occupait le puissant ministère des télécommunications et de l’équipement. Il avait l’entière confiance de son père et était au centre de tous les grands dossiers. Très discret, il avait l’habitude de tirer les ficelles dans l’ombre pour pérenniser le pouvoir de son père. Pour un peu, il allait se présenter aux dernières élections présidentielles en lieu et place de son père. La modification unilatérale de la constitution à l’époque, lui balisait le chemin du fauteuil présidentiel. Aujourd’hui, Faure Gnassingbé vient d’atteindre son but avec l’aide et l’onction des forces armées togolaises. Comble de l’ironie, ce dimanche, Faure vient d’être précipitamment élu président de l’assemblée nationale.

Le président Eyadéma avait promis au peuple togolais pour lequel il aurait sacrifier sa jeunesse de propager le sang et de marcher sur les cadavres avant de quitter le pouvoir. Promesse non tenue. Nous espérons de tout cœur que le défunt père n’a pas passé le témoin à son fils pour semer la désolation au Togo. Pour l’instant, la vigilance de tous nous permettra de sortir vainqueur des ennemis de la démocratie et de l’Etat de droit. La lutte continue.

Juan Djimabi
Juan_djimabi yahoo.fr

 

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