Droits de l’homme

Lettre de l’UFC aux facilitateurs au sujet des déclarations du Président Chirac

par UFC , le 23 juillet 1999, publié sur ufctogo.com

 

Lomé, 23 juillet 1999

MM Moustapha NIASSE
Georg REISCH
Bernard STASI
Paul Joachim STUELPNAGEL
Facilitateurs du dialogue intertoglais

Messieurs les Facilitateurs,

Le 21 juillet 1999, le Président CHIRAC, en visite à Conakry, a déclaré en substance que l’Afrique devrait avoir son rythme particulier d’enracinement de la Démocratie.
Ce propos nous préoccupe, car il nous rappelle les positions antérieurement prises par M. CHIRAC qui affirmait que le multipartisme est un luxe pour l’Afrique.

A l’UFC, nous pensons que le rythme d’enracinement de la démocratie est déterminé par le Peuple et non imprimé par ses dirigeants. Malgré la volonté plusieurs fois exprimée par le Peuple togolais depuis plus de trente ans et plus particulièrement le 21 juin 1998, pour une démocratie vraie, le régime en place au Togo refuse toute concession démocratique ainsi que la mise en place des institutions pouvant permettre l’alternance.

Nous pensons que de tels propos à l’adresse de Peuples déjà victimes de dictature seront mal reçus et seront perçus comme une agression contre les aspirations légitimes du Peuple togolais et une ingérence partisane inacceptable dans les négociations inter-togolaises.

Aujourd’hui, ce dont les populations africaines et plus particulièrement le Peuple togolais ont besoin, c’est la reconnaissance par la communauté internationale de leur droit inaliénable à se doter d’institutions démocratiques, à se donner les dirigeants de leur choix et à vivre dans une société leur garantissant la liberté et le bien-être social.

Veuillez agréer, Messieurs les Facilitateurs, l’assurance de notre considération distinguée.

Pour le Bureau National,
Le Secrétaire Général, Jean-Pierre FABRE

 

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