Droits de la presse

RSF proteste contre la condamnation de Lucien Messan à dix-huit mois de prison

par Reporters Sans Frontières (RSF) , le 6 juin 2001, publié sur ufctogo.com

 

RSF proteste contre la condamnation de Lucien Messan Djossou, le doyen de la presse privée, à dix-huit mois de prison

Dans une lettre adressée au général Seyi Ménène, ministre de la Justice chargé de la promotion de la démocratie et de l’Etat de droit, Reporters sans frontières (RSF) a protesté contre la condamnation de Lucien Messan, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire Le Combat du peuple, à dix-huit mois de prison dont six avec sursis. RSF a demandé au ministre de saisir les autorités compétentes afin que ce journaliste soit acquitté en appel. "Avec cette condamnation, la justice togolaise fait taire un journaliste indépendant et, par la même occasion, menace l’ensemble de la presse privée", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. "Une fois encore, les autorités togolaises tentent de museler la presse indépendante en privant de liberté l’un de ses représentants les plus connus et les plus respectés", a ajouté le secrétaire général. Enfin, RSF a rappelé qu’en dix ans, trente-quatre journalistes togolais ont été arrêtés. Près de dix d’entre eux ont été condamnés à plusieurs mois de prison.

Selon les informations recueillies par RSF, Lucien Messan a été condamné, le 5 juin 2001, à dix-huit mois de prison dont six avec sursis pour "faux et usage de faux" par la quatrième chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Lomé. A l’annonce du verdict, les avocats de la défense se sont dit "déçus et frustrés". Ils ont annoncé leur décision de faire appel dans les prochains jours.

Lucien Messan s’était présenté, le 23 mai, à la gendarmerie de Lomé, suite à une convocation. On lui avait alors signifié qu’une plainte était déposée contre lui pour "faux et usage de faux" par le ministre de l’Intérieur, et le journaliste avait été immédiatement transféré à la prison civile de Lomé. On lui reproche d’avoir apposé sa signature au bas d’un communiqué de l’Association togolaise des éditeurs de la presse privée (ATEPP). En fait, le directeur de publication du Combat du peuple est son fils, Messan S. Junior. C’est ce dernier qui est habilité à signer les documents de l’ATEPP. Ce communiqué dénonçait les affirmations du Premier ministre togolais selon lesquelles "les directeurs de publication ont été unanimes pour affirmer qu’il n’y a jamais eu des centaines de morts au Togo". L’ATEPP accusait le gouvernement de "chercher à se servir de la presse privée".

En août 2000, Lucien Messan avait porté plainte contre le ministre de l’Intérieur pour "abus de pouvoir", suite aux saisies répétées d’exemplaires du Combat du peuple par la police.

Agé de 55 ans, il est le doyen de la presse privée togolaise. Il est connu pour être l’un des journalistes les plus virulents envers le régime de Gnassingbé Eyadéma. Il avait déjà été interpellé en septembre 1998 et accusé de "diffusion de fausses informations".

Reporters Sans Frontières (RSF), Paris, France

 

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