Congrès Extraordinaire de l’UFC : heureux épilogue !
par UFC , le 13 août 2010, publié sur ufctogo.comHeureux épilogue ! La crise qui minait notre parti a trouvé un dénouement hier jeudi 12 août 2010 au terme de notre Congrès extraordinaire. En effet, trente quatre délégations (34) ont participé au Congrès extraordinaire, représentés par le Président fédéral et le Secrétaire général. De nouveaux Statuts ont été adoptés, un nouveau Règlement intérieur sera adopté et un nouvel exécutif du parti a été élu par les Congressistes. Ces derniers ont élu à l’unanimité Gilchrist Olympio, Président National du Parti et voté une motion spéciale de félicitation et d’encouragement pour son oeuvre en faveur d’une alternance pacifique au Togo. Les congressistes, à l’unanimité, moins deux voix, ont voté l’exclusion de cinq cadres du parti pour des actes ayant gravement compromis l’unité du parti. Dans son discours d’ouverture, Gilchrist OLYMPIO a tracé le chemin de la rénovation du parti et des missions à réaliser par les militants et ses cadres.
CONGRES EXTRAORDINAIRE DE L’UNION DES FORCES DE CHANGEMENT
Lomé, le 12 Août 2010
DISCOURS D’OUVERTURE DU PRESIDENT NATIONAL DE L’UFC M. GILCHRIST OLYMPIO
Mesdames et Messieurs les militants de l’UFC qui avez l’insigne honneur de participer à ce congrès extraordinaire de « la clarification politique, et de la rénovation »,
Mesdames et Messieurs les militants de l’UFC représentés à ce congrès par vos délégués,
Mesdames et messieurs les sympathisants et bienfaiteurs de toute sorte de l’UFC dont les soutiens et contributions de toute sorte à ce combat est pour nous d’une valeur inestimable,
Mesdames et Messieurs les compatriotes togolais qui, quelques soient vos origines géographiques et vos sensibilités politiques, ne pouvez demeurer insensibles au passé, au présent et surtout à l’avenir du parti emblématique de la naissante démocratie togolaise que représente l’UFC,
Comme il est bienséant au début d’une prise de parole de préciser « le lieu d’où l’on parle », notamment en ce triste temps de piétinement des valeurs morales, juridiques et sacrées qui faisaient la fierté et la prospérité du « Pays de nos aïeux », permettez-nous tout d’abord de rappeler que c’est au nom des pouvoirs qui nous sont conférés et qui ne le sont qu’à nous seul par les fonctions de Président National en exercice de l’UFC, notamment en vertu des articles 14 et 21 des statuts de 1994 du Parti actuellement en vigueur, et non des statuts fictifs et illégaux auxquels s’accrochent les fossoyeurs de notre parti bien aimé, que nous avons convoqué le présent Congrès extraordinaire de l’UFC et que nous le présidons.
Le devoir de mémoire et de reconnaissance nous commande donc de renouveler ici avec vénération nos hommages à tous « les martyrs de la démocratie togolaise », en particulier à Sylvanus Olympio, Père de l’indépendance togolaise, Père fondateur du Togo moderne.
Plus encore que des hommages verbaux, ce devoir de mémoire et de reconnaissance nous commande aussi d’ériger à la mémoire de tous « les martyrs de la démocratie togolaise » dès que possible « le mausolée des martyrs de la démocratie togolaise », pour que la mémoire de leur sacrifice demeure dans les cœurs de tous les démocrates togolais éternellement reconnaissants.
Le devoir de mémoire et de reconnaissance nous commande de renouveler ici publiquement nos hommages à nos compagnons de route de Soudou en 1992 qui ont payé de leur vie leur dévouement envers l’UFC après avoir versé plus abondamment encore que nous-même leur sang sur « la terre de nos aïeux », le Docteur Marc Atidépé et les onze autres victimes de l’attentat de Soudou, à nos autres compagnons de route de Soudou qui portent encore dans leurs chairs comme nous même les éclats de balles, le Ministre d’Etat Elliot Ohin et Patrick Lawson, sans oublier tous ceux qui se sont tant dépensés pour le meilleur fonctionnement de l’UFC.
Conformément à l’enseignement évangélique de « la parabole de l’enfant prodigue », puissent toutes ces personnes à qui nous avons tenu à rendre hommage et d’autres membres de l’UFC qui se sentent concernés savoir que le cœur et la « maison du père » leurs sont restés grands ouverts, que des divergences d’opinion sur des stratégies et des tactiques pour un objectif commun et pour « la lutte finale » ne justifient aucunement « la rupture familiale », et « le reniement ou le meurtre du père », contrairement aux traditions sacrées de chez nous.
En effet, dans toute démocratie, le but de tout parti est la conquête du pouvoir et la « bonne gouvernance » de l’Etat par de dignes « serviteurs de l’Etat » de manière à veiller au bien-être, mais aussi à la croissance du bien-être de toutes les catégories de la population de l’Etat, avec une attention toute particulière aux catégories les plus défavorisées.
Ce but de tout parti est en particulier le but déclaré et affiché de l’UFC et des combats de toute notre vie sous toutes ses formes, depuis la lutte armée jusqu’à « l’alternance démocratique pacifique », comme nous avons tenu à le réaffirmer dans notre « Déclaration Solennelle » à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance du Togo en disant entre autres : « Il faudra en d’autres termes construire une société plus juste, plus humaine, qui mette l’être humain et l’intérêt collectif au centre de ses préoccupations administratives ».
Dans cette « Déclaration solennelle », nous avons aussi tenu à expliciter le bilan désastreux et accablant de ces quarante trois dernières années.
Comme vous le savez, le Togo, notre pays est aujourd’hui dans un état de déliquescence avancée : misère chronique, infrastructures vétustes ou inexistantes, éducation et santé publique à la dérive, repères moraux détruits…
C’est bien d’avoir de l’ambition pour son pays, pour son parti et pour soi-même, et surtout de la cultiver et d’en attiser la flamme, mais c’est encore mieux d’avoir effectivement ou de rechercher sérieusement les moyens de ses ambitions, notamment les moyens intellectuels et surtout diplomatiques indispensables à la réalisation des objectifs déclarés et affichés de notre Patrie et de notre Parti, notamment la fin du règne sans partage et ruineux pour le Togo.
Peut-on pallier à des négligences et défaillances diplomatiques par des « marches hebdomadaires jusqu’à la plage » ? Si populaires soient-elles et si utiles soient-elles pour exercer une pression de négociation sur le pouvoir, n’est-il pas naïf et irresponsable de penser que de telles « manifestations pacifiques », sans atteindre la phase non garantie de « révolution pacifique » comme en Ukraine en 2004 et en Tchécoslovaquie en 1989, et sans l’appui des moyens diplomatiques d’envergure comme dans ces deux pays de l’Europe de l’Est, pourraient contraindre le pouvoir « bien en place » à se démettre ?
C’est sur cette déficience indéniable de moyens diplomatiques à la disposition actuelle de l’UFC que nous avons tenu à attirer l’attention de tout le peuple togolais dans notre « Déclaration Solennelle » du 27 avril dernier dans les termes suivants :
« Au sortir du rendez vous électoral manqué de 2010, quelles sont les leçons à tirer et quelles voies restent-ils pour faire avancer la cause du peuple togolais ? Quelles sont les solutions pour le Togo ? Pour la première depuis la Conférence Nationale de 1990, nous sommes seuls dans notre revendication de la victoire électorale de l’opposition. Pratiquement aucun pays étranger n’a choisi de condamner la conduite des élections par le régime, et la communauté internationale dans son ensemble considère les résultats de la présidentielle généralement acceptables.
Ce constat est douloureux pour la classe politique togolaise dans son ensemble, et pour moi en particulier.
Il est difficile à accepter parce qu’il nous renvoie devant l’impossibilité de faire prévaloir aujourd’hui les droits démocratiques du peuple Togolais qui a tant souffert. Mais c’est la réalité à laquelle nous faisons face...
Devant la réalité ci-dessus, et dans l’attente d’un futur démocratique plus authentique, nous ne devons pas tourner le dos au besoin pressant de faire prévaloir les droits économiques et sociaux du peuple. Nous devons trouver les moyens pour essayer d’améliorer leur quotidien sans plus attendre. Il nous faudra pour cela savoir reconsidérer toutes les solutions nécessaires à faire avancer, même lentement, un changement dans la paix, car notre peuple à genoux ne peut plus attendre...
Après 40 ans de lutte, et 50 ans d’indépendance, la situation de notre pays demande à tous un courage politique nouveau. Nous pouvons encore faire renaître le rêve qui est né au lendemain de l’Indépendance. Cela demandera une capacité de pardon et d’abnégation de soi, et de volonté politique. En ce jour du cinquantenaire de notre nation, et après le rendez vous électoral une fois encore bafoué, j’ai décidé de me faire l’outil de ce message d’espoir et de progrès pour le peuple Togolais.
La célébration du cinquantenaire de notre indépendance aurait du être cette année une fête pleine de joies et d’espoir pour toutes les filles et fils de ce pays, une occasion de rassemblement et de communion historique… »
C’est donc au nom du principe de responsabilité et du principe de réalité, non pas de la réalité de notre capacité de mobilisation populaire dont nous ne cessons de faire « la démonstration de force » depuis la victoire volée de notre parti à l’élection présidentielle de 1998, que nous avons engagé des discussions avec le RPT.
En effet, la réalité économique, sociale et morale du « peuple martyr togolais nous obligeait.
C’est pour tous ces impératifs et ces urgences que nous avons le 26 mai 2010, décidé d’assumer devant l’histoire notre responsabilité de Président National de l’UFC et Leader Historique de l’Opposition togolaise, en signant au nom de l’UFC avec le « Parti Adversaire » RPT « la paix des braves », dans l’intérêt supérieur de la Nation.
Permettez-nous donc de faire réécouter une partie du « Message au Peuple togolais » du 27 mai 2010 présentant cette « paix des braves », comme la plupart des accords sont loin d’être parfaits, mais qui, avec la grâce de Dieu et le militantisme vigilant de tous les combattants de l’UFC, permettra d’atteinte de sommet de la gloire par les sentiers étroits et rude de l’humilité, de la détermination, de l’intégrité morale, du dévouement des « vrais serviteurs de l’Etat », du respect de l’adversaire, de la tolérance face à la diversité et l’adversité :
« Voilà pourquoi, après de laborieuses discussions avec le Rassemblement du Peuple Togolais (RPT), et après avoir obtenu un soutien massif de nos fédérations, j’ai pris pour la première fois la décision de proposer au peuple togolais une voie nouvelle de sortie de crise fondée sur l’esprit de partage du pouvoir.
Ainsi donc, aux termes de l’accord que nous avons signé, l’UFC entrera au gouvernement, participera à la formation des cabinets ministériels, désignera des responsables pour les administrations centrales, les sociétés d’Etat, les préfectures, les mairies, les ambassades… De même, les réformes institutionnelles et constitutionnelles prévues par l’Accord Politique Global (APG) seront finalisées dans les six mois qui suivent la mise en place du nouveau gouvernement. En vue de garantir le sérieux et l’efficacité de cet accord politique, un comité de suivi a été mis en place dont j’assure moi-même la présidence. Je lance donc un appel solennel à tout le peuple togolais, traumatisé par quarante années de dictature, pour me soutenir dans cette nouvelle démarche politique, en espérant qu’elle permettra de réaliser la réconciliation nationale, de consolider la paix, de s’atteler avec détermination au redressement social et économique de notre pays, et enfin d’ouvrir la voie à une alternance politique pacifique… »
La signature de « la paix des braves » entre De Gaulle et le FLN algérien a suscité beaucoup d’incompréhension dans toute la France et plus particulièrement au sein même de l’état-major de l’armée française dont des membres éminents ont fondé un an plus tôt puis dirigé une branche dissidente de cette armée appelée « Organisation Armée Secrète », avec le sigle OAS, pour s’opposer d’avance à un tel accord. Cette incompréhension est allée jusqu’à provoquer de la part de l’OAS une véritable rébellion armée au sein même de cet état-major, avec le déclenchement par l’OAS d’actions terroriste ayant fait plus de 2 000 victimes.
La signature de « la Paix des Braves » entre le Président National de l’UFC et le RPT a suscité dans tout le Togo et au sein même de notre Parti beaucoup d’incompréhension, parfois légitime, parfois de mauvaise foi, et dont l’épicentre est l’état-major même du Parti devenu le « Bureau National illégal », une sorte de « monstre juridique sans tête » ni queue d’ailleurs, prétendant s’appuyer depuis 2008 sur des statuts fictifs et des organes pléthoriques.
Ce « Bureau National illégal », dont l’attitude vis-à-vis de l’incident du 17 avril 2010 n’a jamais été claire ni clarifiée jusqu’à ce jour, a fait preuve dès le 28 mai 2010 d’une hostilité, d’un irrespect de l’autorité juridique et morale envers le Président National de l’UFC, par l’acte manqué qui nous est jusqu’à présent resté impensable et inimaginable.
Depuis cet acte, le « Bureau National illégal » s’est lancé dans une campagne de « diabolisation » en règle du Président National de l’UFC, sans doute à la fois pour mieux justifier après coup leur tentative de « coup d’état », pour mieux le discréditer auprès militants du Parti et essayer de détourner à leurs profits propres son capital d’estime auprès des militants du Parti et des autres concitoyens togolais.
Le principe machiavélique de cette « diabolisation » consiste à déformer et travestir les faits réels, à créer de toute pièce de fausses rumeurs, à les distiller habilement et à les diffuser massivement, selon les règles bien connues des rumeurs, à recourir sans vergogne à la mauvaise foi, au mensonge et à la calomnie, à exploiter la crédulité, le manque de vérification et d’esprit critique, la confusion répandue entre opinion et vérité, entre sincérité et raison, entre comparaison et raison, entre victime et bourreau, la liberté d’expression de l’opinion même fausse garantie par la démocratie, pour manipuler l’opinion publique, pour faire glisser la démocratie vers l’intolérance, l’exclusion et l’inquisition, où se retrouve actuellement la démocratie togolaise naissante. Pour sauver la démocratie togolaise de ce danger qui guette toute démocratie, il est indispensable et urgent d’attirer l’attention de tous les acteurs de la démocratie togolaise et de toute l’opinion publique togolaise sur l’esprit de tolérance et la relativités des idées en politique.
Nous espérons que la Ministre des droits de l’homme et de l’éducation civique veillera à la réussite de cette opération de « salut public » d’éducation civique dont la démocratie togolaise a tant besoin actuellement. Nous espérons également que tous les responsables de l’UFC conjugueront leurs efforts pour soutenir la campagne déjà en cous d’explications pédagogiques à l’attention de l’opinion publique togolaise sur les vraies raisons de la crise actuelle à l’UFC, notamment sur le vrai déroulement des évènements et sur les vrais aspects juridiques et politiques de cette crise. Nous espérons enfin que tous les militants de l’UFC auront à cœur d’être de fidèles et fervents « apôtres de la vérité » auprès de l’opinion publique togolaise, pour lui apporter « la bonne nouvelle de la vérité politique de l’UFC et du Togo ».
Il est souhaitable et nécessaire que cette « mission pédagogique » qui incombe à chaque militant de l’UFC puisse s’appuyer sur des documents de référence disponibles sur le site officiel de l’UFC, notamment les statuts et les règlements intérieurs en vigueur de l’UFC, les déclarations et communiqués du Président National de l’UFC ou de son cabinet, les rapports, documents ou recommandations produits par les commissions permanentes. Il est également souhaitable que ces documents de référence fassent l’objet d’études et de discussion dans des réunions des diverses sections des diverses fédérations du Parti. Pour la qualité, la précision et la clarté de cette « mission pédagogique » à son étape actuelle, nous recommandons tout particulièrement les déclarations du cabinet du Président National « sur l’illégalité et l’illégitimité de la prétendue exclusion provisoire du président fondateur de l’UFC » en date du 8 juin 2010 et « sur l’illégalité du Bureau National de l’UFC prétendant diriger unilatéralement le parti » en date du 23 juin 2010, et dont nous tenons à vous rappeler les deux passages suivants :
« En effet, les Règlements Intérieurs de l’UFC prévoient bien l’exclusion temporaire ou définitive par le Bureau National du Parti (article 27), mais les Statuts de l’UFC n’autorisent les réunions du Bureau National que sur convocation par le Président National qui préside et coordonne les activités de ce Bureau (article 21), surtout lorsqu’il est physiquement présent au pays (article 16 et 22), et les Statuts ne considèrent valides que les seules décisions du Bureau National signées du Président National (article 21). De leur côté, les Règlements Intérieurs de l’UFC stipulent qu’ils ne considèrent valides que les seules réunions du Bureau National incluant le Président National ou en cas d’empêchement son représentant (article 15), ce qui n’était nullement le cas de la fameuse réunion du 28 mai 2010. De plus, contrairement à ce que clament certains membres « demi lettrés » du Bureau National, ce dernier n’en est pas l’organe de décision du Parti. Il n’est que l’organe d’exécution et de suivi des décisions du Congrès National de l’UFC, et en tant que tel ne peut en aucun cas se substituer à ce dernier où les autres organes du Parti dont les fédérations ont voix au chapitre (articles 14 et 16) ».
« L’article 21 des statuts originaux de 1994 de l’UFC affirme que, quel que soit l’organe du Parti qui prend une décision ou adopte un texte (Congrès ordinaire ou Extraordinaire, Conseil Exécutif National, Bureau National) qui concerne tout le Parti, seule la signature du Président National en vigueur de l’UFC peut rendre valide et effectif une telle décision ou un tel texte.
En effet, voici l’énoncé intégral de ce fondamental article 21 des statuts de 1994 qui constitue la clé de voûte de l’édifice de l’UFC et que les membres du « Bureau National illégal » de l’UFC font semblant d’ignorer et ne cessent de piétiner : « Le Président du Bureau National est le Premier Responsable du Parti. Il signe tous les actes et, après avis des autres membres du Bureau, les décisions qui engagent le Parti. Il représente l’UNION DES FORCES DU CHANGEMENT (U.F.C.) dans tous les actes de la vie civile. Il préside les assemblées et les réunions du Conseil Exécutif National et du Congrès National convoqués extraordinairement. Il coordonne les activités au sein du Bureau National ».
Après avoir entendu de vos propres oreilles et avec toute votre attention chacun des mots de ce article fondamental, permettez-nous de vous demander sincèrement : En quoi la signature de l’accord politique de « la Paix des braves » est-elle une violation des statuts en vigueur de l’UFC ou un dépassement des pouvoirs qu’il nous confère ? N’avons nous pas pris avis des membres du bureau national et des fédérations du Parti avant une telle signature ?
Devant ces développements successifs du fameux Bureau National, j’ai pris la décision d’exercer les prérogatives qui me sont propres, en vertu de ma qualité de « Premier Responsable du Parti », en recadrant le Bureau National et le rendre conforme à l’article 16 des Statuts en vigueur dans notre parti.
Tel est l’objet de la « Lettre circulaire » que j’ai adressé le 15 juin 2010 à tous les organes de l’UFC avec déclaration au ministre de l’Administration territoriale.
Toute guerre sérieuse comporte plusieurs fronts dont la négligence d’un seul suffit à être fatale à l’issue de la guerre. C’est pour cette raison que dans notre prise de parole, et compte tenu de la crise actuelle que traverse notre Parti, nous avons accordé tant d’importance à la défense des fronts de bataille que constituent la clarification politique et la réconciliation, du moins la main tendue. Mais cela ne signifie pas pour autant que ces fronts sont les plus importants dans la guerre que le Parti doit mener pour atteindre son objectif qui, rappelons le, est la conquête du pouvoir et la « bonne gouvernance » de l’Etat par de dignes « serviteurs de l’Etat ». Les fronts les plus importants de cette guerre et sur lesquels nous devons mener et gagner « les batailles les plus acharnées » sont donc sans discussion les deux fronts de la conquête du pouvoir et de la « bonne gouvernance de l’Etat ». La préparation à ces « batailles les plus acharnées » est d’autant plus impérative et urgente que les prochaines échéances électorales nationales au Togo sont les élections législatives qui devraient avoir lieu dans un peu plus d’un an. L’importance de cette échéance pour atteindre le double objectif de notre Parti ainsi que le peu de temps que nous laisse cette échéance ne nous laissent pas le choix pour commencer aujourd’hui même à mettre le Parti en ordre de bataille pour ces deux « batailles les plus acharnées ».
A cette fin, l’incapacité dans laquelle se trouve l’UFC depuis sa création en 1992 à gagner effectivement ces batailles, la déception de la majorité silencieuse et écrasante du peuple togolais suscitée par notre dernière défaite à ces batailles à la faveur de l’élection présidentielle du 4 mars 2010, nous voulons dire notre dernier échec à prendre effectivement le pouvoir politique et à en assurer « la bonne gouvernance », et les exigences de l’honnêteté intellectuelle nous commande d’opérer une « rénovation en profondeur et non de façade de l’UFC », une « véritable révolution culturelle au sein de l’UFC », de l’émergence, pour le transformer en un appareil de combat politique mieux organisé, mieux dirigé, mieux encadré, plus soucieux de sa base, plus dynamique et plus efficace sur la scène diplomatique internationale, et en meilleur ordre de bataille pour les prochaines élections législatives et présidentielles. « Le mot d’ordre de cette révolution culturelle », donc son enjeu et son objectif, c’est « la culture de l’organisation », en d’autres termes « le sens de l’organisation ». Ici le mot « organisation » doit être doit être entendu à la fois au sens de « associations de personnes » pouvant exercer certains droits civiques, et a sens de « système de stratégies et de tactiques ».
La rénovation de l’UFC au Togo devra être « le coup d’envoi » de la réalisation de ce rêve et donc de « la culture de l’organisation ». Cette rénovation a la mission historique exaltante de faire du Togo dès les prochaines élections législatives de fin 2012, de part sa taille, « un laboratoire et une vitrine de la démocratie en Afrique.
En ma qualité de Président en exercice de l’UFC, voilà quelques indications sur l’esprit que nous tenons à insuffler aux travaux de ce Congrès Extraordinaire de « la clarification politique, de la réconciliation et de la rénovation », ainsi que sur les principes dont nous souhaitons vivement que s’inspirent ces travaux, avec l’espoir que ces principes suscitent la création de « commissions permanentes » adhoc conformément à nos statuts en vigueur, chargées de les mettre en œuvre avec efficacité et sens de l’organisation, avec donc la mission d’élaborer des stratégies et des tactiques nécessaires à cette mise en œuvre.
Il ne nous reste plus qu’à souhaiter à tous les congressistes « bon courage et bon vent » et à tous nos compatriotes
« Que Dieu bénisse le Togo !
Ablode ! »

© Copyright UFC