Santé

Togolais viens, bâtissons la cité, acte VII : la santé

par Pascal Kossivi ADJAMAGBO , le 23 juin 2013, publié sur ufctogo.com

Comment faire de la rénovation, la restructuration, et la redynamisation de l’hôpital de Tokoin et des autres centres de soin du Togo, ainsi que de la revalorisation du statut du personnel hospitalier et universitaire le symbole de la modernité et de l’humanité du Président de la République.

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Au Togo comme dans la plus part des pays francophones africains, l’état de délabrement des équipements et services publics reflète et trahit la faillite sociale de l’Etat et l’état de délabrement de la bonne gouvernance de l’Etat. Le CHU de la capitale togolaise, dont l’état des équipements et des services est une injure au Père de l’Indépendance Togolaise dont il porte indignement le nom, est devenu depuis des décennies un des symboles les plus éloquents de cette faillite de l’Etat togolais en matière sociale et de la bonne gouvernance. En effet, le CHU de Lomé-Tokoin, dont les équipements et les services ne cessent de se dégrader depuis sa construction et son inauguration il y plus de 50 ans par le Président Sylvanus Olympio comme un joyau de la modernité au service de la santé publique togolaise, a acquis au fil du temps et plus encore depuis quelques années la triste réputation d’un véritable « mouroir », comme en témoigne de manière bouleversante la puanteur de sa morgue, tandis que les couloirs de son service des urgences sont devenus aussi tristement célèbres que « les couloirs de la mort » des prisons américaines dans les états où la peine de mort est toujours en vigueur. Ce qui est le plus choquant dans le fonctionnement de son service des urgences, c’est son dénuement de matériels et de produits de soins élémentaires de première urgence qui impose aux accompagnateurs des malades d’aller acheter ces matériels et ces produits au-delà du pouvoir d’achat du citoyen moyen togolais et dont l’achat ne laissent pas souvent aux malades les plus nantis et les plus graves le temps de survivre jusqu’à retour de leurs accompagnateurs. Cette situation est d’autant plus choquante que, indépendamment des accidents domestiques, des crises cardiaques et des attaques AVC, plusieurs accidents d’une gravité mortelles sont occasionnés chaque jour dans la capitale par le trafic et la conduite chaotiques des « zémidjans ». Pour prendre toute la mesure de la gravité de la situation du CHU Sylvanus Olympio, il est indispensable que le Président de la République ne se contente pas d’un rapport urgent à demander sur l’état des équipements et de fonctionnement de ses services, mais qu’il organise des visites à l’improviste dans ses diverses services, en particulier au service des urgences et à la morgue.

C’est donc un devoir moral impérieux et impératif qu’une des missions prioritaires assignées par le Président de la République à son prochain Premier Ministre soit la mise en place d’une commission mixte gouvernementale-non gouvernementale, composée de représentants de la Primature, du ministère de la Santé, du ministère de la fonction publique, du ministère de l’enseignement supérieur, de l’OMS, d’ONG comme la Croix-Rouge, Médecins Sans Frontières, Médecins du Monde, les Frères de Saint Jean de Dieu, etc.., chargé de faire un diagnostic sans complaisance de l’état des équipements et des services de santé publique et privée, de la sécurité médicale et des services de secours au Togo, avant de proposer des solutions qui s’imposent pour rénover, restructurer, redynamiser le CHU Sylvanus Olympio et tous les autres centres de soins au Togo, ainsi que pour revaloriser le statut du personnel non seulement hospitalier, mais aussi universitaire, comme au Bénin. Parmi ces solutions devra figurer la production industrielle de médicaments à bas coût, basée sur la valorisation scientifique et économique des connaissances traditionnelles de la pharmacopée africaine et sur l’exploitation commerciale des médicaments génériques modernes comme en Inde, en veillant à toutes les précautions qui s’imposent en matière de sécurité des médicaments et des produits sanitaires.

Ces solutions qui devront commencer à être mis en œuvre dans les trois mois qui suivront la prise de fonction du prochain Premier Ministre, pourraient ainsi devenir des symboles forts de la modernité et de l’humanité revendiquées par le Président de la République Togolaise, comme en témoignent ses engagements électoraux de 2010 concernant le « développement solidaire » et promettant de : « rendre effective la gratuité de la césarienne à partir de 2010 ; intensifier la distribution gratuite des Anti-Rétro-Viraux (ARV) aux personnes vivant avec le VIH et encourager la production des ARV au Togo ; Rendre disponible gratuitement ou à coût réduits les moustiquaires imprégnées et les nouvelles combinaisons thérapeutiques contre le paludisme dans toutes les structures sanitaires du pays ; Rendre effective la prise en charge des urgences et des indigents dans les hôpitaux ; Améliorer l’assistance aux malades de la drépanocytose en créant un centre de recherche, un pavillon spécialisé et en rendant disponibles et gratuits les traitements ; Encourager la pratique de la télémédecine et l’usage des NTIC dans le secteur de la santé ; Poursuivre la construction et la réhabilitation des structures sanitaires, les équiper en matériels performants et les doter en personnel qualifié dans tout le pays ».

 

© Copyright Pascal Kossivi ADJAMAGBO

Ingénieur de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées de Paris
Docteur d’Etat en Mathématiques et Agrégé de Mathématiques Professeur à l’Université Paris 6
Membre du Panel de Haut Niveau de l’Union Africaine pour la Science, la Technologie et l’Innovation

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